La circlusion : une alternative à la pénétration ?

« Circlusion » est un mot constitué par l’association du préfixe cir- signifiant « tout autour » et de la base -clusion, qui découle de « clore ». Il représente, de ce fait, l’action d’enfermer quelque chose par-dessus ou d’enrober. Circlure indique, dans le domaine sexuel, le fait d’enclore la verge par le vagin, l’anus ou la bouche.

« Circlure » : Que pourrait dire ce verbe biscornu ?

Les racines du verbe « circlure »pourraient vous mettre peut-être sur la piste. Il s’agit d’un vocable constitué du préfixe « cir » résultant du radical latin « circum », « autour » ainsi que de « clure », dérivant de « clore », pour « enfermer » venant du vocable latin « claudere ». « Circlure » n’est autre que l’acte d’enfiler, enrober ou entourer par-dessus lors d’une relation sexuelle. Ici, l’homme effectue la pénétration et la femme circlut, afin de ne parler que de la relation hétérosexuelle.

La circlusion, une façon de changer de perspective dans la manière de percevoir le sexe

La circlusion est un néologisme qui a fait son apparition pour la première fois dans un article écrit par la féministe et philosophe allemande Bini Adamczak en 2016.  L’article révèle qu’il s’agit d’un mot permettant de parler de sexe autrement. Selon toujours la chronique, le mot est utile étant donné que la fixette affligée sur la pénétration  domine continuellement dans le fictif hétéro-normatif ainsi que dans l’imaginaire queer. Sans pour autant diaboliser la pénétration, la société la considère tel un acte obligatoire de toute relation sexuelle. Malgré cela, ce vocable est lourd de sous-entendus. En effet, la pénétration vient également avec l’idée d’un individu dominant un autre, littéralement : Que l’un est en-dessous et l’autre au-dessus, ou encore : Que  l’un attend pendant que l’une fait tout le « travail ». Cela est, bien entendu, totalement faux. La circlusion, quant à elle, redistribue les cartes. Dans la relation sexuelle, les individus considérés alors couramment comme passifs reprennent un rôle actif. Ce sont eux les meneurs de la danse.

Le caractère fondamental de la pénétration « remis en question »

Carla Delente, une spécialiste de la sexualité qui attendait avec impatience ce moment de révolution, affirme que du côté des grandes recherches sur la libido, il aura fallu une longue attente pour que la caractéristique fondamentale de la pénétration commence à être remise en cause. La sociologue Nathalie Bajos, quant à elle, atteste que l’ère de la représentation « hétéro-pénétrativo-centrée » est dorénavant dépassée. Les pratiques ont changé et un paradigme scientifique nouveau a fait apparition. De tout cela, le scénario classique érigé sur l’enchaînement préliminaires-coït-éjaculation masculine est révolu, ce qui est d’ailleurs bien vu par maints individus, notamment féministes.

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